Arvid Diels, coach des Kangoeroes : « L’objectif reste de jouer l’Euroleague »

Bilan, objectifs, coupe d’Europe, Castors Braine… Le coach revient sur tous les sujets
Coach, une semaine après le doublé Coupe-Championnat, quelles sont les émotions aujourd’hui ?
C’est déjà « business as usual ». Tout le monde sait qu’en fin de saison, on commence directement à travailler sur la suivante. En ce moment, je suis à 100% concentré sur l’équipe et l’organisation de l’année prochaine. Bien évidemment, quand j’ai une interview comme celle-ci, je repense à la saison écoulée.
Vous avez tout de même profité du titre ?
Oui oui bien sûr (sourire). Mais tout le monde sait que ça va très vite. Je suis quelqu’un qui reste dans la réalité et qui se concentre directement sur la suite. Il y a eu les entretiens avec chaque joueuse avant de partir, plusieurs d’entre elles vont encore aller jouer dans une autre compétition.
Et vous, quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Au niveau belge, on a eu une saison presque parfaite. C’est un peu le bilan individuel que j’ai fait avec chaque joueuse. On a des jeunes Belges, des Américaines, elles avaient aussi des objectifs individuels : gagner un titre, progresser individuellement. Et je pense qu’on a réussi à ce niveau-là. Pour le club, c’est la troisième fois d’affilée qu’on gagne la Coupe et le Championnat. On a été en Eurocup mais on vise l’Euroleague une nouvelle fois. C’est l’objectif ultime : rester une équipe qui a le minimum sportif pour aller en Euroleague. Mais cela ne dépend pas que des joueuses et de l’entraineur. Il faut aussi une meilleure organisation, il y a quelque chose sur la table à Malines ici, avec la ville et les partenaires. Voilà pourquoi certaines joueuses resignent pour plusieurs années : car le travail n’est pas encore fini, on n’a pas atteint notre plafond.
Que manque-t-il pour aller en Euroleague ?
C’est toujours une salle. Si on pouvait jouer dans notre salle, ce serait tellement plus facile. On a été jouer à Anvers l’année passée, c’est aussi une des options, mais c’est une autre organisation. Les déplacements, louers des cars pour les supporters, les activités VIP… tu peux faire ça à court terme comme l’année passée mais ce n’est pas l’idéal. Tu ne joues pas vraiment chez toi, et de plus, cela n’est pas gratuit non plus. Ce sont des frais supplémentaires qu’on aurait pu investir à un autre niveau.
Vous gagnez un troisième doublé Coupe-Championnat, est-ce qu’il est plus différent que les autres ?
Je suis resté 20 ans à Sint-Katelijne-Waver, avec qui j’ai gagné un titre de champion de Belgique. Pour le reste, c’était surtout basé sur la formation des joueuses. Quand le président de Malines vient me chercher et me dit « avec vos connaissances et nos moyens, on peut faire quelque chose », l’objectif sur 3 ans est d’aller en Eurocup et pourquoi pas jouer la finale et rivaliser avec les Castors Braine. On a fait ça step by step, on a eu notre « vraie » première joueuse avec Ziomara Morrison venue chez nous avec une certaine expérience. Elle est directement MVP du championnat et reste chez nous. Dans n’importe quelle compétition, c’est difficile de garder sa meilleure joueuse. Quelque chose qu’on a réussi à faire avec Cate Reese. Pour les titres, le premier est très bien car c’est le premier. Le deuxième, on est content car on est capable de gérer toutes les compétitions. On a appris à perdre pour la première fois en Euroleague (avec des scores serrés) et on a gagné beaucoup d’expérience. La troisième fois, cette année, l’équipe des Castors Braine s’est bien renforcée aussi. C’est plutôt le load management qui a fait la différence. Je suis heureux de chaque doublé, car c’était différent. Cette année, on gagne aussi contre Besiktas à domicile… qui va en finale de l’Eurocup. On se dit qu’on est pas loin d’une nouvelle étape. Mais on doit être réaliste, on a pas un championnat comme la France, l’Espagne ou la Turquie. On prend plutôt exemple sur des clubs comme Prague, dans un championnat moyen, certains diront même faible. Mais l’organisation est mise en place et les joueuses cadres savent bien quels matchs sont les plus importants.
Si vous devez retenir un moment de la saison, ce serait lequel ?
En tant qu’équipe, c’est la victoire en finale de la Coupe de Belgique. Surtout quand une joueuse comme Heleen Nauwelaers est MVP de la finale, quelqu’un qui a des performances souvent dans l’ombre et qui est toujours là en début de saison pour intégrer les nouvelles joueuses. Et là, en finale, elle joue l’un de ses meilleurs matchs. Pour moi, c’est un mix entre une belle performance collective, et un petit plus pour une joueuse qui est au club depuis longtemps, et qui y restera encore.

Certains fans des Castors diront que la saison n’a pas été équitable, vu le nombre de blessées à Braine. Qu’en pensez-vous ?
On essaie vraiment d’avoir les meilleurs équipes possibles pour s’affronter dans les matchs les plus importants. A Braine comme à Malines, tu essaies de faire du mieux possible pour avoir les joueuses clés sur le terrain. C’est quelque chose qu’il faut gérer, remplacer une joueuse par une autre. Nous on a été en bonne santé jusqu’à la fin, c’est comme ça. On ne peut pas contrôler cela.
Comme vous préparez déjà la saison suivante, quels sont les objectifs ?
La seule chose qu’on ne sait pas encore, c’est dans quelle compétition européenne on évoluera la saison prochaine : Eurocup ou Euroleague ? On essaiera de toute façon de faire mieux en coupe d’Europe. Le président parle de gagner quelque chose mais on doit rester réaliste. Cela dépend aussi des compétitions, des poules, des équipes. En Belgique, les objectifs restent les mêmes : toujours travailler sur le long terme grâce notamment aux resignatures de Laure Résimont ou de Cate Reese. Et l’objectif reste clair : se focaliser sur la coupe et le championnat.














Commentaires