#VudeFlandre – Kristof Michiels : « Je fais un pas en avant avec Louvain »

Retrouvez chaque semaine la chronique « Vu de Flandre », un œil sur le basket en Flandre vu par Raf Bastiaenssen, notre journaliste et chroniqueur néerlandophone  

Le départ de Kristof Michiels n’a pas été une grande surprise. Les Kangoeroes venaient de perdre contre le Brussels, un concurrent direct, après un mauvais match (58-79). Deux jours plus tard, la décision de mettre fin à la collaboration « d’un commun accord » a été annoncée.

La page la plus noire de sa jeune carrière
« Cela s’est passé rapidement », explique l’intéressé. « Nous n’avons pas connu notre meilleure saison, mais elle n’a pas été très mauvaise non plus. Le niveau de jeu est resté en-deçà des attentes, mais en termes de résultats (demi-finale de coupe, sixième place en BNXT League), ce n’était pas trop mal. En tant qu’entraineur, on fait tout pour inverser la tendance. Le conseil d’administration du club a décidé qu’il valait mieux arrêter. J’ai essayé de les convaincre de me garder à bord afin de terminer la saison. C’était une conversation saine, mais le conseil est resté sur sa décision ».

Pour Michiels, qui en était à sa troisième saison à la tête de Malines, il s’agit probablement de la page la plus noire de sa jeune carrière d’entraineur. Entraineur de l’année 2022, il est passé à autre chose. « En effet, c’est la première fois que je vis cela. A Charleroi, j’étais l’assistant de Bryan Lynch quand il a été évincé. Ici, j’étais directement concerné. Même si je regrette de ne pas avoir pu finir la saison, nous ne nous sommes pas disputés. Je serai toujours reconnaissant envers Malines, tout comme envers Tony Van Den Bosch. Il a été le premier à me proposer comme candidat et les Kangoeroes ont été les premiers à me donner une chance ».

Le Louvaniste ne manque pas d’introspection
« On regarde bien sûr en arrière et on se pose la question : qu’est-ce qui n’a pas marché ? Le noyau était peut-être trop large. Nous avons opté pour dix joueurs professionnels au lieu de huit les saisons précédentes. De plus, nous avons compté deux ou trois jeunes qui cherchaient des opportunités de jouer. J’ai souvent constaté à l’entrainement qu’ils n’en avaient pas assez, mais les dix pros avaient aussi une forte envie de faire leurs preuves. Autre erreur possible : trois rookies américains. C’est peut-être un peu trop. Et avec certains joueurs, nous avons peut-être plus regardé l’université d’où ils venaient plutôt que leurs qualités ». Mitch Lighftoot vient par exemple de l’université de Kansas, avec laquelle il a participé deux fois au Final Four.

Comment se relève-t-on d’un licenciement ? « J’ai reçu de nombreux message, ce qui m’a aidé à faire face à la situation. Je suis allé en Espagne voir des matchs d’Euroleague, j’ai fait des sorties à moto. C’est comme ça que j’ai rechargé mes batteries. Au bout de deux semaines, ça a recommencé à me démanger. Heureusement, j’ai aussi mon travail de scouting pour la sélection nationale des moins de 18 ans. Je suis aussi entraineur adjoint des Belgian Lions pour cette belle campagne avec la victoire contre l’Espagne. C’était ma première collaboration avec des joueurs comme Jean-Marc Mwema, Retin Obasohan, Pierre-Antoine Gillet. Leur présence offre quelque chose de différent. Ces matchs avec les Lions m’a énormément reboosté. Je n’ai donc pas eu le temps de m’ennuyer ».

Donner la chance aux jeunes
La saison prochaine, Kristof Michiels succédera à Eddy Casteels et sera le nouvel entraineur principal des Leuven Bears. Les deux parties ont rapidement trouvé un accord. « Bien sûr, c’est spécial dans ma propre ville. Le conseil d’administration m’a rapidement convaincu de l’ambition du projet. Nous avons fixé une durée de trois saisons. Eddy Casteels et Jill Lorent, son assistante-coach, ont mis en place une structure solide mettant l’accent sur le développement des jeunes. Je veux absolument poursuivre sur cette voie. Je ne commettrai pas la même erreur en donnant trop peu de chances aux jeunes joueurs. La base est là, tout comme les installations. Trois salles d’entrainement, un assistant à temps plein : cela me donne plus de moyens pour travailler de manière ciblée. C’est pourquoi je considère Louvain comme un pas en avant après Malines. Ce que j’ai réussi avec Jo Van Buggenhout, Joppe Mennes et Mattias Palinckx, je dois également le faire à Louvain. Je ne ferai certainement pas table rase de tout le travail d’Eddy Casteels ».

Raf Bastiaenssen

LIRE AUSSI

#VudeFlandre : Quinten Smout n’est plus le « fils de »

15 mars 2024

Rédaction Bebasket